Résumé:
La fasciolose est une parasitose hépatique très répandue chez les ruminants. Cette pathologie est endémique au Nord de l'Algérie et constitue un problème sanitaire et économique majeur. Notre étude vise à connaitre la prévalence de la fasciolose chez les bovins abattus dans la Mitidja, et à déterminer les facteurs de risque qui lui sont associés. Elle vise aussi à évaluer le potentiel diagnostique de l'examen microscopique de la bile. Par ailleurs, cette étude s'intéresse à l'analyse histologique, morphométrique et moléculaire des douves hépatiques.
Les foies et les biles de 1400 bovins ont été examinés, et les sérums sanguins de 206 (bovins) ont été soumis à un test immuno-enzymatique (ELISA). L'inspection du foie et l'analyse de la bile ont révélé des taux d'infestation de 2,86% et 5,50% respectivement. La prévalence globale est de 6,07%. La prévalence de la fasciolose est plus élevée chez les bovins femelles (11,96%) que chez les bovins mâles (2,43%), et chez les bovins âgés (12,30%) comparés aux plus jeunes (2,36%). Le test ELISA a indiqué des résultats contradictoires. En effet, 23,61% des bovins préalablement diagnostiqués positifs par le foie et la bile étaient séronégatifs, alors que 3,73% des bovins préalablement trouvés négatifs ce sont révélés séropositifs. La sensibilité et la spécificité de l'examen de la bile comparé au test ELISA étaient de 81,36% et 88,97% respectivement. Pareillement, cette même méthode en comparaison avec l'inspection du foie avait une sensibilité de 80% et une spécificité de 96,7%. Nos résultats font ressortir l'intérêt de l'examen de la bile dans le diagnostic post-mortem de la fasciolose, et attirent l'attention sur le fait que le test ELISA à lui seul ne permet pas toujours de diagnostiquer correctement l'affection. L'étude morphométrique a révélé que les dimensions des douves varient d'un bovin à un autre, ce qui témoigne de l'existence d'une corrélation parasite-hôte. L'analyse moléculaire réalisée sur 19 douves a indiqué l'absence de polymorphisme nucléotidique au niveau du segment partiel ITS, et une faible diversité génétique du gène partiel COI pour lequel 3 haplotypes différents dont deux nouveaux sont décrits.